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Le lendemain, je repique au truc et suis encore reconnu. Mais le lieutenant en a assez de moi, comme agent de liaison, d'autant plus que celui de la deuxième a râlé (poussé par moi) qu'il était obligé de faire son travail et le mien en même temps.
Aussi vient-on m'inviter à prendre mon fourbi et à retourner dans ma section. Je dois avertir par la même occasion, l'aspirant Bardot, qu'il ait à envoyer Chièze pour me remplacer.
Quant à moi, je prends une place sur un des pajots en fil de fer. Je m'installe là-dessus, et comme je suis exempt de service, je ne prends pas la garde, et peut roupiller à mon aise, surtout la nuit, alors qu'il n'y a plus personne dans la sape. Je commence à me retaper... Le lendemain de ma rentrée à ma section, je reçois une lettre de mes parents, la première depuis quinze jours.
Je me fais encore porter malade deux jours, car je commence à prendre goût à ce truc de ne rien faire, et puisque je suis reconnu, pas besoin de me gêner !
Le 16 septembre, je cesse ce manège et je reprends mon service. L'aspirant m'a inscrit comme travailleur. En effet, la section, comme les deux autres, d'ailleurs, est très faible; tout le monde est dehors la nuit, partagé en deux parties : la majorité qui prend la garde, et une équipe de deux ou trois poilus, qui travaille sur le parapet à poser du barbelé, comme s'il n'y en avait pas assez comme cela !
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