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     Au petit jour, vers sept heures, nous pouvons rentrer dans la cagna.

     Nous sommes au 21 septembre, un vendredi. J'ai mal à la gorge, pour de bon, cette fois. Je vais à la visite. Le major n'est pas là, il est parti déjeuner avec le colonel, c'est le caporal-infirmier qui me met exempt de service et me dit de revenir le lendemain.

     Je passe mon après-midi dans la tranchée, car il fait un temps splendide... Je suis en train d'écrire, lorsque, brutalement, zin... zin... zin... zin... quatre obus passent en rasant le parapet. Instinctivement, je baisse la tête, et cependant ce sont des nôtres : les 75 de tranchée qui vont envoyer une rafale sur les Eparges. Mais ils sont derrière nous à quatre-vingt mètres et les obus passent avant qu'on ait entendu les coups de départ. Il passe ainsi une douzaine d'obus et ça se calme. Les boches ne répondent pas... pas sur nous, du moins. Car il y a quelques jours, mes voisins de droite, de la troisième compagnie se sont crus bien malins, en jetant des grenades dans le petit poste boche, qu'ils ont d'ailleurs manqué, et les Fritz pour se rattraper, leur envoient chaque soir, une décoction de minenwerfer et de grenades à fusil. Leur position est devenue un enfer. Nous, au contraire, nous tenons bien sages, n'embêtant pas les Frigolins qui nous font face, mais prêts à riposter si ce sont eux qui commencent les premiers.

Obus dans les tranchées


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