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- Eh, attention, tu vas te faire repérer !"
Un ordre passe : "Que l'on fasse silence ! Faites passer ! - Que l'on fasse silence ! Faites passer !"
Partie du numéro un de la colonne cette phrase arrive, passe, puis se perd à l'arrière, transmise à voix basse par chaque poilu à son suivant.
Nous nous engageons dans le boyau des Italiens, à l'entrée duquel se trouvent des poilus du 41, venus pour chercher chacun une section. J'appelle à voix basse, celui qui doit conduire la section et nous continuons notre marche en avant.
Je vais avec la section jusqu'à ma sape et ensuite, je reviens au P.C. du capitaine, juste pour m'entendre dire par le caporal-fourrier : "Allez donc à la troisième section, demander à l'aspirant Bardot, le compte-rendu d'installation de sa section !"
Le commencement de mes petites misères. Je repars, toujours traînant mon fusil dont je n'ai pas le droit de me séparer. Au lieu de me dire de rapporter le compte-rendu en rejoignant le P.C. il vaut bien mieux que j'y retourne. C'est toujours une demi-heure de moins à me reposer.
Enfin, j'arrive au P.C. de l'aspirant en suivant le boyau des Italiens, en tournant à droite dans la tranchée Crausse et en la suivant tout droit. En effet à l'endroit où se trouvait la troisième section, la tranchée tourne à angle droit vers la gauche, et forme en quelque sorte, prolongement du boyau du Portugal, qui vient aboutir là. L'entrée de la sape se trouve dans le boyau du Portugal, juste vis-à-vis de la tranchée.
Je demande à l'aspirant (un récupéré de la classe 1916, dont les Eparges constituent le début au front) son compte -rendu, et je repars.
Mais dans le jour, je ne me suis pas rendu compte qu'il existe un élément de boyau en demi-cercle, qui va de la tranchée Crausse au boyau du Portugal, et dont le débouché dans la tranchée se trouve à une centaine de mètres de l'entrée de la sape. Je me rappelle d'une chose, c'est qu'une fois sorti de la sape, et engagé dans la tranchée Crausse, je dois tourner dans le premier boyau à gauche.
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