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     Nous rentrons ensuite à Rémy. Le lendemain matin, départ et point de direction : Sant-Just-en-Chaussée. Une heure de pause et remise en marche. Enfin, arrêt définitif dans une ferme au-dessus de Plainval.

     Nous y profitons d'une journée de repos. Je suis appelé au bureau pour donner un coup de main à arrêter les livrets de pécule, qui sont ensuite délivrés à leurs propriétaires.

     Le 10 avril, départ à sept heures trente. Nous faisons six kilomètres et une grand'halte à Sains-Morainvillers, situé en avant de Montdidier, occupé actuellement par les boches.

     Au moment où nous sommes près d'arriver, un avion boche passe au-dessus de nous et à l'aide d'un jeu de fumée artificielle suit les sinuosités de la route... Nous avons l'intuition que nous allons prendre quelque chose... Mais rien ne vient et nous poursuivons tranquillement notre route.

     Après avoir mangé notre soupe, nous nous remettons en route et faisons encore quatre kilomètres. Nous sommes alors en plaine : des trous de tirailleurs sont creusés à droite et ç gauche. Je remplace Jobin, permissionnaire, comme premier pourvoyeur et je suis en équipe avec Dubois et Blin... Nous héritons d'un trou pour nous trois : ceux qui étaient là avant nous se sont bien débrouillés, car ils ont recouvert le trou avec des portes et ça nous fait une sorte d'abri, sous lequel nous sommes très bien.

     Nous sommes là à ne rien faire, nous n'avons qu'à regarder ce qui se passe... Nous voyons devant nous, la ville de Montdidier au fond de la plaine, et plus près, un peu à gauche, un petit patelin. La cannonnade tape un peu, surtout que derrière nous, dans un boqueteau, se trouve une pièce d'artillerie lourde...

     Nous passons une nuit tranquille. Le lendemain, dans l'après-midi, le temps étant superbe, les avions sont sortis nombreux. Au-dessus de Montdidier, nous en voyons une demi-douzaine de chez nous, formant une ligne. Au-dessus d'eux, à leur légèreté de marche, nous reconnaissons des avions de chasse...

     Puis brusquement, la scène change : nous aéros ont fait demi-tour, puis se disposent à une manoeuvre, voulant former, semble-t-il, une sorte de pince, et, en faisant plus attention, nous distinguons un autre avion qui se replie devant cette ligne, montant, descendant, tournant, cherchant à s'échapper : un boche voulant regagner ses lignes, mais la ligne d'avions français lui barre la route...


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